Le village d'Arles-les-Bains, qu'on rencontre ensuite, a conservé quelques souvenirs du séjour des Romains qui avaient reconnu les propriétés de ses sources thermales. La salle où l'on prend les bains est un ouvrage antique, qui d'ailleurs n'est remarquable que par sa grandeur, l'épaisseur et la solidité de sa voûte. — Les murs de la petite église du village paraissent aussi de construction romaine, et il est probable qu'autrefois c'était une piscine, un bassin pour refroidir l'eau qui sort de terre trop chaude pour qu'on en puisse faire usage immédiatement.
"Ce pont est une des curiosités du pays et il est classé, avec juste raison, parmi les monuments historiques. Il n'a qu'une seule arche, d'une hardiesse inouïe. Avec le pont de Brioude, lequel n'existe plus, le pont de Céret est le plus grand et le plus curieux de l'ancienne France. L'ouverture de l'arche à 45m45e; sa largeur est de 4m; la distance de sa clef de voûte au niveau des eaux ordinaires est de 22m30. (...) Plusieurs archéologues on prétendu que notre pont remonte à l'époque romaine, à raison de sa forme en plein cintre; mais l'architecture gothique ne méconnut point ce genre d'arceau (...)
Notre savant ami Salsas a d'ailleurs péremptoirement démontré que le pont fut construit en 1321. Le travail avait été entreprit aux frais de la ville de Céret, mais diverses communes du haut-Vallespir contribuèrent pécuniairement à l'achèvement de cette oeuvre magistrale. Anciennement, dit la légende, Céret ne communiquait avec la rive gauche du Tech qu'au moyen d'une simple passerelle de planches posées sur de gros cailloux. Au moindre orage, les eaux emportaient ce pont rudimentaire."
Guide historique et pittoresque dans le département des Pyrénées Orientales, Pierre Vidal, 1899
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